jeudi 17 février 2011

Vivonne - 1818/1824 - Pics de décès.

En Janvier et Février 1824, à Vivonne, on meurt peu.
C'est en Mars que le drame commence. Il touche essentiellement les enfants. Il en mourra dix. Sept enfants en bas âge entre 2 et 8 ans et trois bébés. Les causes des décès sont variées : fièvre, coqueluche, exquinancie (c'est une angine) mais elles orientent toutes vers une cause infectieuse majeure. La mort des nouveaux nés est attribuée à la "prématurité" comme la plupart du temps. Néanmoins on constate qu'elle intervient entre 5 et 7 jours, un peu plus tard que d'habitude.
Trois décès chez les personnes agées, liés à des pathologies diverses. La langueur est l'Alzheimer de l'époque, une hernie se complique et l'apoplexie séreuse est habituelle.
En avril, les fièvres continuent à emporter les enfants. Il en mourra 7 au total et hélas, notre bon Monsieur Enard arrête ses relevés étiologiques.
En Mai, le drame est à son comble. Il meurt encore DIX enfants et QUATORZE adultes. Les personnes de plus de 50 ans continuent à être épargnées.
Au total entre Mars et Avril, il mourra 51 personnes à Vivonne, dont 52,94% d'enfants et 31,37% de jeunes adultes.
De quoi sont morts ces Vivonnais ?
Probablement d'une maladie infectieuse, qui a épargné les personnes agées immunisées.
Grippe nouveau variant ? Coqueluche ? Scarlatine ?
La fièvre, les catarrhes, les coqueluches signalés orientent vers une affection broncho-pulmonaire.

Je n'ai pas retrouvé d'épidémie particulière signalée cette année-là. Un peu plus tard, vers 1832, le choléra fera en France énormément de morts. Une analyse de la mortalité à la même période autour de Vivonne, dans quelques villages du département nous dira si cette épidémie était locale ou régionale.
A suivre...


 

Nette prédominance de la mortalité des jeunes à chaque période de pic. Les fièvres, les maladies pulmonaires emportent largement à chaque fois. Les moins de trente-cinq ans paient le plus lourd tribu pendant ces périodes difficiles. Comme si ceux qui avaient passé le cap de la cinquantaine étaient particulièrement solides. On en rencontre encore parfois dans nos campagnes des vieux paysans qui semblent résister à tout quelles que soit encore aujourd'hui la rudesse de leur mode de vie.

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