jeudi 24 novembre 2011

La Triplette de Saint-Georges !


Souvenez-vous, nous l'avions laissée dans les bras de sa maman le 9 avril 1734, possible unique rescapée de cette naissance triple qui eut lieu à Saint-Georges les Baillargeaux. 
Grâce à la patience et à la lecture attentive d'Anita (GE86) nous en savons un peu plus sur la petite Marie Godet. 
Marie va grandir. Elle se mariera une première fois le 16 Janvier 1769 avec Maurice Sabourin à Poitiers (Saint Michel). 
Marie va vieillir et plutôt bien... Veuve de son premier époux, elle se remarie à Jaunay-Clan, le 30 Messidor An 7 (18 Juillet 1799)
 à l'âge de 65 ans 
avec Antoine Texier
Un p'tit jeune de 61 ans 
qu'on espère en pleine forme
 comme elle ;-)
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Au cours du XVIIème siècle, les naissances de jumeaux et à fortiori de triplés sont très souvent suivies de décès. La prématurité, l'abscence de soins, les difficultés de l'accouchement laissent peu de chance à ces nouveaux-nés là.
Le destin de la petite Marie Godet est fabuleusement exceptionnel.
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Source
 ADV Poitiers Saint Michel BMS 1763-1770 page 84
ADV Jaunay Clan M 1793-1802 page 111

Colique du Poitou et prévention du saturnisme - 1773


En 1773, le correspondant médical anonyme de la NR de l'époque (Annonces et Affiches de la Province du Poitou) donne régulièrement des conseils en matière de santé publique et de puériculture. 
Le journal avait sans doute aussi quelques lectrices. 
Ici, ce sont elles qu'on vise, en s'alarmant de la mauvaise habitude des mères et des nourrices, qui consiste à utiliser la céruse comme dessicatif sur les plaies des nourrissons et enfants. 
Le mitosyl de l'époque, en quelque sorte...
L'officier de santé rappelle que la céruse n'est rien d'autre que du plomb calciné par la fumée du vinaigre. 
Les effets nocifs en sont connus sur les doreurs, les peintres, les vernisseurs et broyeurs de couleurs qui sont souvent victimes de coliques du Poitou, intoxication grave au plomb. Et on voit dans l'article que l'on sait déjà beaucoup des maladies professionnelles. 
D'où un appel au bon sens ! 
La céruse sera d'autant plus nocive pour les petits qu'on la sait poison pour les grands. 
Chez les enfants elle provoque coliques, convulsions et dépérissements de "cette humanité naissante". 
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Le texte intégral :


Il règne, surtout à la campagne, un abus dont il résulte des effets déplorables. Dès qu'un enfant a quelque écorchure, aussitôt les mères ou les nourrices emploient la céruse, comme le dessicatif le plus efficace. Nous avons lu qu'un particulier a observé, après une analyse exacte de la Céruse, que l'application de ce remède pouvait occasionner les coliques violentes auxquelles les enfants sont sujets, et qui souvent les conduisent au tombeau. En effet, la céruse n'est autre chose que du plomb calciné par la fumée du vinaigre ; on sait combien les impressions de plomb sont terribles ; les peintres, les vernisseurs, les doreurs, les broyeurs de couleurs, et ceux qui travaillent aux mines, sont sujets à des coliques, appelées coliques des peintres, ou du Poitou. Si la Céruse broyée ou seulement employée au bout du pinceau,  produit tous les maux causés par ces coliques, et dont on peut lire la description dans le Dictionnaire de Médecine, de quels effets plus prochains , plus sinistres, ne doit pas être suivie son immédiate application sur les membranes délicates des enfants ? Il est donc probable, que ce prétendu dessicatif contribue beaucoup aux coliques, aux convulsions, au dépérissement de l'humanité naissante.