samedi 8 décembre 2012

Augustine exposée le 15 Frimaire An XI - Angliers (86)


Un an plus tard (1802) on prend les mêmes et on recommence... La petite Augustine est accrochée à la porte du Journalier TETE-FOLLE qui l'a bien sur les épaules et s'empresse de mettre l'enfant à l'abri, en frimaire il fait un temps de décembre ! Pour se protéger au mieux des ennuis possibles, il appelle des témoins, Jean PANIER l'instituteur (Panier serait-il un descendant d'enfant exposé?) et Vincent PATRI le sabotier. Une fois de plus le panier est accroché à la porte d'une nourrice, Jeanne BOURDIER qui se chargera d'alimenter la petite après l'avoir démaillotée pour qu'un procès-verbal établisse la liste de ses effets et l'état dans lequel l'enfant se présente.
La layette est propre et soignée, l'oreiller de plume, encouété il doit disposer d'une taie,  la cotonnade de couleur et la toile de qualité (serge).
Un écrit demande qu'on la nomme Augustine MIRTALLE, ce qui sera fait
Google refuse de m'aider à comprendre MIRTALLE, me renvoie à Myrtille ou Arcelor... Pour Augustine, la vie n'est pas d'la tarte et c'est déjà un combat.

Aujourd'hui quinzième jour de frimaire onzième
année républicaine, nous maire et adjoint de la commune
d'Angliers, d'après l'avertissement à nous donné par le
citoyen Charles TETE-FOLLE journalier demeurant au
bourg d'Angliers, de l'exposition d'un enfant trouvé 
à sa porte, nous sommes transportés au domicile 
du dit TETE-FOLLE, lequel, en présence des citoyens
Jean PANIER instituteur et Vincent PATRI sabotier
demeurant au dit bourg d'Angliers et témoins à nous
requis, nous a déclaré qu'hier au soir environ minuit
on avait frappé à sa porte, et qu'y étant accouru
pour ouvrir, il y avait trouvé un enfant emmaillotté
qu'aussitôt il avait appelé les témoins ci-dessus désignés
pour faire la levée de l'enfant, afin de lui faire donner
ensuite tous les secours dont il pourrait avoir besoin
ce oui et en présence des dits témoins nous nou s
sommes faits présenter le dit enfant lequel nous a
paru avoir très peu de jours, emmailloté d'un oreiller
de plume d'oie, le dit oreiller en couété et garni d'une
souille de cotonade bleue, deux langes d'étamine
grise, deux drapeaux, une brassière de serge bleu
une chemise, une petite coulisse et un papier contenant
ces mots, augustine MIRTALLE, et examen fait du dit 
enfant, il a été reconnu être féminin. Vu le besoin 
d'aliments nécessaires au dit enfant, avons engagé
la citoyenne Jeanne BOURDIER femme TETE-FOLLE pour 
alimenter provisoirement l'enfant jusqu'à ce que l'on 
y ait pourvu autrement. Sommés, les dits PANIER et 
TETE-FOLLE, les jours et an que dessus et ont les ci dessous
dénommés, déclaré ne savoir signer, hors le sous signé
Signé en la minute NAUDEAU maire, PONCET adjoint, 
PANIER instituteur. 

D'après la lecture de ce procès verbal que les dits Jean
PANIER et Vincent PATRI ont déclaré être conforme à la 
vérité et la représentation qui m'a été faite de
l'enfant qui y est désigné, j'ai en conformité de
l'écrit trouvé sur le dit enfant, donné à icelui le nom
d'Augustine MIRTALLE, et j'ai rédigé en vertu des
pouvoirs qui me sont délégués, le présent acte que
le citoyen PANIER a signé avec moi, le citoyen Vincent
PATRI ayant déclaré ne savoir signer. 

Source : AD 86 Angliers N - 1798/1806 page 20/43
Nom : MIRTALLE
Prénom  : Augustine
Date : 6 décembre 1802
Heure de découverte : minuit
Lieu de découverte : Porte
découvert par : Charles TETE-FOLLE
Noms des parrain et marraine, témoins : Jean PANIER instituteur et Vincent PATRI sabotier
Description :bon linge
Documents laissés :oui avec nom et prénom
Confié à Jeanne BOURDIER femme TETE-FOLLE, nourrice.

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