mercredi 13 février 2013

13 Février 1914 - Souriez, vous êtes fichés !




C'est l'histoire d'un mauvais élève dans une famille de cracs. Fils et petit-fils et même frère de Statisticien, Alphonse est nul en maths, il n'aime pas l'école et baille à table.
Son père l'envoie à la préfecture de Paris, faire le commis aux écritures.
Faut se méfier des cancres surtout quand ils sont les ainés des fratries.
Tout en ruminant sa bile contre son génie de cadet, Alphonse  prend goût à ranger ses p'tites fiches d'assassins. On finit par le mettre à la photo, c'est le premier déclic, il devient chef.
En 1882, à 29 ans,  il a (enfin comme dirait son père) une idée géniale.
Il découvre qu'en prenant 14 mensurations sur un individu, il n'y a qu'une chance sur 286 millions pour que celles-ci soient retrouvées chez une autre personne. On voit que finalement aux repas du dimanche il baillait en ouvrant ses oreilles !

Pour bertillonner c'est pas compliqué et c'est pas cher : une table, un tabouret, une toise, un compas, un tampon encreur.
Circulez y'a tout à voir, le système Bertillon est en place et sera utilisé par la police jusqu'en 1970 !
Bertillon se méfie des empreintes digitales mais les intégre à sa fiche signalitique. Léon Scheffer est le premier assassin à en être victime...
Bertillon est aussi un antisémite notoire, qui joue au graphologue dans l'affaire Dreyfus. C'est un bon baratineur, il en appelle aux mathématiques pour prouver la culpabilité du capitaine et nomme sa démonstration délirante "l'autoforgerie" ben voyons...
Si l'époque est épique, elle est peu éthique, la tentation est trop forte, au Quai des Orfèvres et au delà , on bertillonne à tout va : les fous, les étrangers, les nomades...Et non, les Juifs pas encore...

Reconnu dans le monde entier comme le plus grand criminologue du XIXème, il meurt le 13 février 1914 et est enterré au Père Lachaise.

lundi 11 février 2013

Cogito ergo sum.


Aujourd'hui on dépoussière son latin !
Nous fêtons aujourd'hui l'anniversaire de la mort du Sieur du Perron, (11 Février 1650), alias René Descartes, que les discours et la méthode éloignèrent de sa jolie métairie d'Availles-en-Châtellerault.
De ce pigeonnier hérité de sa grand-mère, et qu'il vendit à sa majorité, il garda sa vie durant le titre : Seigneur du Perron.
Le mausolée provisoire qui reçut sa dépouille à Stocklhom ,en 1650, portait l'inscription suivante :
"Renatus Descartes, Perronti Dominus". 
Pour ceux qui ne la connaissent pas, en voici une image. La demeure est désormais un charmant hôtel où il fait bon méditer.
L'arbre de Descartes :
« Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale, j'entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui, présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse. Or comme ce n'est pas des racines, ni du tronc des arbres, qu'on cueille les fruits, mais seulement des extrémités de leurs branches, ainsi la principale utilité de la philosophie dépend de celles de ses parties qu'on ne peut apprendre que les dernières. »