jeudi 18 décembre 2014

Une estoille extraordinaire - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 18/12/2014

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

En cette fin d'année 1664, la France lève le nez vers le ciel. Pour les puissants comme pour les misérables, du roi Soleil au curé de Leugny, le spectacle est là, inoubliable. L’abbé Godin dépeint pour nous « la grande Estoille » qui illumine ses insomnies. Devine-t-il dans cette lueur, un message du passé ? Soupçonne-t-il qu'on y cherchera 350 ans plus tard, la clé de la vie sur terre ? Ose-t-il s'imaginer dans un futur lointain, un petit robot nommé Philae, à l’énergie poitevine,  posant sa main de fer sur l'une de ces inaccessibles étoiles ?
Qui sait ? Godin note, transformant son registre en journal des astres.
"Cette année 1664 a été remarquable par une "estoille extraordinaire" qui a commencé de paraitre par toute la France dès le commencement de novembre et a duré jusqu'à la fin de décembre, se levant sur les une à deux heures après minuit…. un peu au-delà du tropique du Capricorne."
En 1664, de cette localisation précise, les astrologues prétendent encore déduire le futur : la sécheresse, la guerre, la peste, la mort des puissants...
A Leugny, la contemplation s'étire tout au long des nuits d'insomnies du curé :
"Et  pendant le temps clair on la voyait  jusqu’à  ce que le jour  par sa lumière cachât l'étoile … aussi quand son coucher arrivait sur ce temps-là, elle était au-delà du zodiaque vers le pole antarctique … "
Regardons-la d'un peu plus près, cette comète anonyme :
" La comète était un peu émoussée ce qui la faisait paraitre plus grosse que les autres, et poussait
vers la droite, entre le septentrion et le couchant, une queue fort longue, et plus brillante que
l'étoile même, s'écartant sur sa fin à la façon de la queue d'une hirondelle."
La queue d'une hirondelle ? Ce n'est sans doute pas un mauvais présage ! La queue d'une hirondelle c'est une sorte de triangle, et dans le triangle d'une queue de comète, les astrologues voient le génie et le savoir. Mais peu importe à l'abbé Godin les présages des astrologues, nulle mention de la colère de Dieu, l’observation seule s’inscrit pour mémoire !
"Ses causes et les présages  qu’elle signifie seront déclarés par les  astrologues ..."
Mais une comète peut en cacher une autre, suscitant l’enthousiasme de notre savant curé, dans le paragraphe suivant !
« Au commencement de l’an 1665, il parut encore une autre comète, sur le jour couchant, un peu plus avancée que la Cassiopée Poussinière et pas du tout si élevée sur mon horizon, dont la queue regardait le levant… »
Etait-ce la même ou bien une autre ?
Avec l’observation de la comète de 1664, la connaissance avance. Cassini commence  à en comprendre la trajectoire.  20 ans plus tard, il accueillera à l’Observatoire Royal de Paris,  le jeune Halley,  qui, en étudiant  sa comète éponyme, percera le secret de la trajectoire elliptique et saura calculer la périodicité de ses passages.
Hélas, en cette année 1680, nulle poussière d'étoile ne brille dans les registres de Leugny...

Source : Archives de la Vienne.

Illustration : Gallica BNF

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La même comète vue en Anjou, racontée sur le blog Feuilles d'Ardoises

vendredi 10 octobre 2014

Terrible peste bovine - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 10/10/2014

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre. 

1747, Brigueil-le-Chantre, Delaforest, le curé de la paroisse témoigne : « nous sommes allés en procession à Vilsalem pour prier Dieu pour l'intercession de St Roch et St Sébastien de nous préserver de la maladie qui règne sur le bétail et qui nous avoisine de toutes parts. Maladie qui a entièrement détruit le gros bétail dans plus de soixante paroisses sans y avoir laissé un seul boeuf ni vache particulièrement dans la province du Berry. La même maladie étant actuellement dans celle du Limousin. Dieu nous préserve. ». L’année suivante, le mal a envahi l’ensemble du royaume. Les processions se multiplient, vingt à vingt-cinq villages alentours !
St Roch, priez pour nous !
 Sans le savoir, de l’étable à l’église, les sabots des paroissiens diffusent le mal le long de chaque chemin de croix…1750, Charroux souffre depuis trois ans et « aucun remède », se plaint le curé. Les conséquences sont dramatiques pour « les particuliers, comme pour le service du public ». Pensez ! Pas de bœuf, pas de labour, pas de récolte, pas de lait, pas de viande. Seul espoir : prières et processions !

St Roch, ayez pitié de nous !
En plusieurs vagues, la peste bovine sévit dans toute l’Europe de 1711 à 1760. Venue de l’est, favorisée par les campagnes militaires, elle suit le trajet des troupes que le bétail accompagne.
On sait la décrire : 50 jours d’incubation contagieuse, puis les yeux s’éteignent, les narines sèchent, s’enflamment, ainsi que le palais, le cuir. La fièvre, la raideur, la diarrhée emportent l’animal en moins d’une semaine.
Tandis que les paroissiens diffusent le mal en implorant St Roch, tandis que les hommes font la guerre, partout en Europe les vétérinaires cherchent les lumières. Certains prônent les sels marins tandis que les italiens se moquent des français et de leurs  infusions vineuses de fiente de poule. Petit à petit, le pragmatisme et l’empirisme font avancer la lutte, la science, la connaissance.

St Roch aidez-nous !
On conseille les mises à couvert, les mises en quarantaine, les abattages préventifs. On se soucie du confort des animaux transportés. La peste recule mais revient…En 1761 elle amène Louis XV à promouvoir la création par Bourgelat, de la première Ecole Vétérinaire au monde, à Lyon, suivie de celle de Maison Alfort. Erasmus avant l’heure, elles accueilleront des étudiants européens et enrichiront la science et le dictionnaire. Le terme d’épizootie, maladie épidémique qui touche les animaux apparait en 1775.

L’épizootie du XVIIIème siècle, décima 200 millions de bovins en Europe et fut la première maladie virale animale éradiquée de la planète par l’homme au XXIème siècle. Merci St Roch !
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Source : AD 86.
Illustration Wikipédia.



jeudi 4 septembre 2014

Sécheresse à Charroux - 1723 - Vie Locale




L'année 1723 a été remarquable par une
secheresse extraordinaire pesque générale en
Europe depuis la mis mars jusque au mois de
novembre à peine a-t-il tombé de l'eau pour détremper
la poussière ainsi les fourrages et mêmes les grains
ont été très rares les sources des puits et fontaines
ont été taries et les rivières ou mises à sec ou ....
d'eau .... pour y naviguer ou faire moudre
les moulins, les bestiaux ont souffert beaucoup
de la faim et de la soif les terres n'ont pu
être labourées. Le roy fut déclaré marié dès
octobre précédent 1722
Le cardinal dubois premier ministre mourut
au mois d'aout sa mort fut suivie
au mois de décembre suivant de celle de Mr
le duc d'Orléans qui avait gouverné l'état
pendant la minorité du roy Louis XV. Le duc
de Bourbon le chargeau du gouvernement
comme premier ministre.

mercredi 3 septembre 2014

L'insolite de Beaumont.

Archives Insolites. 
COURSIE Renée/VERDIN Jean (1712) :  triplés
MERIGOT Jean 1711 maladies
Les Allemands de Beaumont en 1734, 1770 et 1787.


Patronymes concernés par les petites affaires criminelles.
BARBOTIN - BASTELLE - BAUDEAU - BEAUPRE - BOURLAULT - CHADUC - CHRETIEN -  DAVEAU - DUPUY - DURAND - IRLAND - JARASSON - LACROIX - LINARD - MORIN - RAISSANT - RENAULT - SERREAU - VERDIN - VILLAUME

Pour plus de détail n'hésitez pas à me contacter !


mardi 2 septembre 2014

Plaudin René tué par imprudence Arçay 1713.


AD 86 Arçay BMS 1713/1732 page 14
René fils de Martin PLAUDIN et d'Anne GAULTIER sa femme âgé
de trois ans neuf mois est décédé et a esté inhumé dans le cimetière
des innocents le sus dit jour dix neuf décembre 1714. Sa mort
causée par l'imprudence du valet de Monsieur du Seau maire perpétuel
de Loudun qui voulant tirer d'un coup de pistolet un chien gasté tua
cet enfant qui estait dans la rue. il y a eu information de ce fait
par Messires les officiers de Coussay.
Aubry.

Source Archives Départementales de la Vienne. 

lundi 1 septembre 2014

L #Archinsolite d'Avanton #Vienne86

De village en village, mon travail (insolite, affaires criminelles, loups, CSR) et les liens lorsque je les connais vers celui des autres.

Archives Insolites

Pèlerinage COMPOSTELLE 1603/05/11 AD86/IN4/1016
Passants OUVRIERS DE ROCHEFORT 1693/08/29 AD86/IN4/1016
VIE LOCALE CLOCHE 1665/05/08 AD86/IN4/1016
VIE LOCALE CLOCHE 1763/08/03 AD86/IN4/1016
Capucins ND AD86/IN4/1016

Patronymes concernés par les petites affaires criminelles. 

BEAUDET , inculpé(1793)
BONNEAU , inculpé(1793)
CHEBRET , inculpé(1793)
COMPAIN , inculpé (1840)
COUSIN , inculpé (1894)
COUTURIER de LA SALLE Marie Thérèse, inculpé(1793)
FELUCHON , inculpé(1793)
GUIGNARD , inculpé(1793)
GUIGNARD , inculpé(1793)
JOUSSANT , inculpé(1793)
PATRAULT , inculpé (1828)
PLOURDE , inculpé (1842)
SAINT SAVIN Marie Françoise, inculpé(1793)

Loups

Pas d'histoire de loup à ma connaissance, sur cette commune.

Aventon pendant la Terreur.
BEAUDET
BONNEAU
CHEBRET
FELUCHON
GUIGNARD GREFFIER 
JOUSSANT  PRETRE 

Histoire et vie locale.
Aventon Mémoire.  ouvrage disponible sur l'histoire d'Aventon.


N'hésitez pas à me contacter pour en savoir plus sur ces insolites.

Sources : AD86 



mercredi 27 août 2014

Les risques du métier - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 27/08/2014.

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre. 

Le prix d’une orangeade.
Dans la famille Piorry, la postérité retiendra Pierre-François qui mania avec zèle le bistouri du Dr Guillotin sous la Terreur, puis Pierre-Adolphe né en 1794, inventeur du plessimètre et de néologismes médicaux (toxémie, septicémie). Mais c’est à Georges, leur modeste cousin, chirurgien et hédoniste, que s’offre aujourd’hui un instant de notoriété.
L’été 1792, la fièvre ne gagna pas que les esprits et l’on requit Piorry chez les Thoreau pour quelques domestiques alanguis. L’homme s’arrêta en chemin déjeuner à Ligugé chez l’ami Jouslard. Repu, il fut accueilli à 15H à Smarves, par Mme Thoreau et s’affaira d’un domestique à l’autre. La chaleur expliquait la langueur des serviteurs. Ses consultations terminées, notre chirurgien suant et las, accepta volontiers le verre de sirop offert par son hôtesse. A peine le temps d’une première gorgée d’orangeade que surgit dans le petit salon, l’époux Thoreau fulminant de colère ! De retour de la chasse, bredouille et mal luné, armé d’un fusil double, le voilà qui couche Piorry en joue! La maitresse de maison se jette au cou du jaloux, le supplie tout en cherchant à s’emparer de son arme. « Ah malheureux, que veux-tu faire ? Mr Piorry !!! Sauvez-vous, mon mari veut vous tuer !!! ».Trop tard ! Le coup atteint le docte arrière-train et l’envoie sur le « carreau ». Thoreau chargea de nouveau, Piorry, craignant l’estocade, reprit ses esprits et ses jambes à son cou, quitta l’arène en clopinant et se réfugia chez Jouslard. Maury et Bertault viendront le soir même de Poitiers opérer leur ami. Le fondement entre deux chaises pendant plusieurs jours offrit à  Piorry le loisir de murir sa riposte. Il déposa sur le bureau du juge de Paix : un habit d’étoffe, un gilet de coton, une culotte percés de trous de plomb et une plainte pour tentative d’assassinat!
Thoreau, de son côté avait mal au front et vit rouge. Persuadé de porter une belle paire des cornes, le chasseur jaloux et bredouille renversa la situation, et au jeu du vaudeville, accusa Piorry d’avoir séduit sinon violenté son épouse ! Il fit valoir ses droits d’outrage, mais nia le crime. Sa dame avait maladroitement fait partir le coup en se réfugiant contre lui.
Piorry eut beau plaider sa bonne foi, sa déontologie, brandir les lettres convoquant son intervention, retracer son itinéraire auprès des domestiques, justifier sa présence dans le petit salon par l’orangeade offerte, et la fièvre qui le prit au corps par la seule météo caniculaire, l’affaire se conclut au bénéfice du mari outragé. Georges Piorry, chirurgien modeste, hédoniste et sans-culotte, débouté de sa plainte, mesura à ses dépens la profondeur des risques du métier…
Source : ADV Série LSUPPL 421.

jeudi 21 août 2014

Itinéraire d'un Ouragan - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 21/08/2014

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

Itinéraire d’un ouragan.
Il est des ouragans sans nom qui laissent sans voix. Celui qui dévasta le Poitou, le 3 juillet 1777 fut de ceux-là. Quarante paroisses concernées, maisons dévastées, arbres arrachés, récoltes perdues. Le jour d’après, treize curés et les Affiches du Poitou racontent. Parmi eux, la plume de Maignen à Champniers s’envole.
"Le trois de juillet le Seigneur fit entendre sa voix (…). Vers les cinq heures du soir il ordonna au vent, à l'eau, au feu, au tonnerre, de se mêler et confondre ensemble pour former un tourbillon horrible destructeur de la plus précieuse portion de nos arbres (…) Mon pinceau n'est pas assez fort pour en tracer le tableau ; je frémis d'y penser. J'appelle à moi dans ce moment toutes mes pensées, mes sentiments et tout cela bouillonne dans ma tête, il me semble jusque sur le papier j'éprouve en même temps que, malgré l'effervescence de mes efforts, toute l'énergie de l'expression ne peut se proportionner à ce que je voudrais exprimer. »
« Figurez-vous donc une obscurité effrayante que les plus vifs éclairs n'interrompent que pour exciter dans le fond de l'âme un saisissement qui recommence à tout instant, on ne distingue point dans l'instant lequel des éléments dont la toute puissante main de Dieu a rompu l'équilibre fait le plus de fracas, l'éclat du tonnerre intercepté ne le propage point jusqu'à l'oreille, mais il n'en faut pas douter il est dans cette affreuse discordance la plus forte voix.
 La terre comme ébranlée ne peut retenir les arbres, les uns tombent en entier couvrant un terrain considérable ensemencé, d'autres perdent leurs branches que le tourbillon disperse au loin et de tous côtés. Le fracas de leur chute n'est point entendu un moindre bruit est absorbé par le plus grand, Dieu qui nous ménage en nous frappant semble cacher les convulsions de la nature pour ne pas tant effrayer ceux qui, surpris par l'orage, dans les chemins, se jettent dans des fosses sous les haies pour attendre pendant une heure et demie quel sera leur sort.
Retiré dans mon église j'attendais aussi avec la frayeur d'un pilote qui tient à peine le gouvernail, la fin de la tempête, et pour rentrer dans ma maison il m'eut fallu un bateau, la rivière domestique que la pluie avait formé ne s'écoula pas aussitôt que je l'aurais souhaité… Mais j'étais le moins à plaindre Tout le public gémissait non seulement sur le mal déjà fait mais encore sur le danger que la moisson semblait courir …. Lorsqu’enfin le ciel tout à coup redevint serein, sécha la faucille du moissonneur…. 
Conclusion :  un évènement de cette conséquence sera l'époque la plus remarquable de l'année mil sept cent soixante dix sept, il doit nous pénétrer de reconnaissance de ce que Dieu en brisant les arbres s'est contenté d'avertir les habitants de la terre. »
Nous devons aux colistiers de GE86 la traque de ce souffle dans les archives. Parmi eux, Sébastien Pissard pour Champniers et Alain Texier qui a illustré l’itinéraire de cet ouragan. Vous trouverez sur le blog et sur GE86, le dossier complet de cet ouragan sans nom.  

Sources :
-          Archives de la Vienne.

-          Archives insolites GE86. 

jeudi 17 juillet 2014

Canicule d'hier en écho à canicule du jour !



Cette année 1785 a été des plus dures à cause des grandes chaleurs, il y a eu peu de 
Blé qui a valu vers noël 3 12 le boisseau ; point d'avoines ni menus blés, peu de potagers 
beaucoup de vin sans beaucoup de qualité ; les foins et fourrages plus rares qu'on a bien … 
peut-être jamais vu ; le foin a valu jusqu'à quatre vingt francs le millier, la paille 
Soixante livres le cent de gerbes... Les chanvres et oignons manquent... 

Dans cette année, le presbiterre a presque été fini de rebatir, le jardin de la cure augmenté près la rivière à gauche, l'église a été 
réparée, tant le choeur que la nefe, les autels refaits. la niche du tabernacle 
Le christ et les chandeliers fournis ; la lampe sec. troqués : les ornements raccomodés 
la chappe, l'écharpe et chasuble uniformes fournis ; la commode fournie et neuve 
etc... 
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Source : Bonnes BMS 1783 - 1792 page 29 

vendredi 4 juillet 2014

En finale dans l'quartier !


A chacun sa troisième mi-temps ! 
J'avais promis de rechercher le jeu de balle dans les registres paroissiaux si nous allions en quart de finale....
Car en suivant mon fil twitter de généalogie, par les temps qui courent, je fais des progrès en ballon rond ! 
Nous allons en quart de finale, alors j'ai cherché.
 Histoire de ne pas dégager en touche, histoire de recentrer ce fil twitter. 
Allons droit au but : 
on meurt de n'importe quoi dans les registres paroissiaux, mais jamais à cause d'une activité sportive ! 
Pas de trace de balle autre que de fusil ! 
Au mieux on meurt d'avoir marché trop vite et trop longtemps vers Compostelle ou d'avoir cherché les fruits sur la plus haute branche, mais pas de jeu de boule, ni de jeu de balle. 
XVII, XVIII, XIX, rien, nada. 
Même en jouant les prolongations. 
Je me suis rabattue sur la presse locale. 
Ben mes aïeux ! 
J'ignore toujours à quelle date précise, le virus du sport a contaminé l'humanité naissante et dépérissante au point de justifier une page "sports" dans la presse locale, mais je sais déjà que ce n'était pas ni au XIXème ni au XVIIIème ! Même le jeu de paume n'eut les honneurs de la presse que lorsqu'on en révolutionna les règles ! On me dira qu'en ces temps bénis, les seules formes arrondies qui roulèrent sur le terrain de la colère furent... Des têtes... Certes... Et que ce fut un match de mauvais joueurs... Certes...

Revenons à nos ballons ! 
Je vous offre à lire avant, pendant, ou après le coup d'sifflet du jour, un p'tit compte rendu local de finale. Les gens du cru y retrouveront peut-être les premiers crampons de leurs ancêtres ! 
Bon match ! 

Archigny
Football association - Dimanche 30 Janvier (1921) se rencontraient pour un match final l'"Amicale de Bonneuil-Matours et l"Amicale d'Archigny".
L'équipe d'Archigny se composait ainsi : 
Avants : CRUZEL (centre), CLERTE, VERDILLE, BLANCHARD, BRUERE;
Demis : CARDINEAU, DUCHENE, DEBENEST.
Arrières : GARNIER, RIBEREAU; 
Goal : DUBOIS.
Archigny domine facilement et le ballon se joue constamment dans les buts de Bonneuil-Matours. Les avants d'Archigny enlevés par le centre, donnent à fond et  à  la mi-temps 4 buts sont marqués par Archigny. 
A la reprise les équipiers de Bonneuil se ressaisissent et tentent de marquer. Mais ils échouent. 
Quelques belles descentes de nos avants et 4 nouveaux buts sont marqués dont 2 "Penalties" qui ne sont pas comptés. 
La partie se termine donc par une belle victoire pour Archigny 6 buts à 0. 
Les nombreux spectateurs n'épargnent pas leurs bravos, bien mérités d'ailleurs aux joueurs d'Archigny et à ceux de Bonneuil auxquels la chance n'a pas souri. 
L'arbitre impartial mérite les félicitations et des spectateurs et des joueurs. 
Un spectateur.
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Et je vous le dis avant la troisième, si on va en finale, je remonterai encore un peu le temps des premières mi-temps ! Aux entrainements, j'ai recruté les meilleurs attaquants :

mercredi 18 juin 2014

Sur les traces des loups - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 18/06/2014.

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

Loup-ange ou Fi-loup ?
Depuis lundi, les lecteurs de Centre Presse louvoient ! Entre chien et loup, la lecture de leur quotidien aiguise leur appétit. Prédateur ou victime?
Le loup ? Les curés d’antan, l’ont  accusé. Des doutes aux certitudes. Qui  est cette « beste » cet « animal féroce » qui s’attaque aux troupeaux et aux bergers ? « Un loup c’est bien un loup » !
Le loup ? Il dévora par ici une vieille femme à Sanxay, il blessa par-là deux enfants à Leugny . Qui fut le dernier homme tué par un loup dans la Vienne ?  Sur la foi inébranlable des curés, en tournant patiemment les pages des registres pendant près de deux siècles, nous comptons dix-sept victimes humaines. Souvent des enfants. Seuls au milieu du troupeau. La première victime nommée fut Jean BAILLARGEAU de Doussay (1680), la dernière Jean FRADET de Benassay (1751). En Aout 1816, le préfet de la Vienne ordonne des battues à la suite du décès d’un enfant non nommé, mort à Chiré-en-Montreuil  «  emporté par une louve qui a des petits et dont on a reconnu la trace ». L’état civil mentionne le décès de Jacques FAVREAU , 5 ans, en juillet de cette année-là.
Le loup ? Face à lui, la meute des hommes eut ses chefs et ses lois. Centre Presse mit à l’honneur, lundi, deux des plus grands chasseurs de loups de la Vienne. Mais il y en eut de nombreux plus modestes ! Chaperons rouges ou bergers méfiants du Poitou, promenez-vous dans les archives,  venez  tirer la chevillette de la série C66 et visiter vos aïeux ! Vous saurez alors si coule dans vos veines,  du sang de chasseur de loups ! Le répertoire des lieux et des patronymes offre au collectionneur de racines de quoi satisfaire sa faim !
Ne faisons pas le loup plus grand qu’il n’est et comparons les chiffres. Coté victimes humaines, une petite vingtaine de témoignages en deux siècles de registres pour la Vienne. Coté chasseurs amateurs, un tableau d’une autre envergure : il fut tué en quatorze ans, 5247 trophées dans la Généralité de Poitiers (Région Poitou Charentes de l’époque) dont la moitié environ dans la Vienne.
Le Poitou cultive mal ses légendes. La « beste » de Latillé, racontée dans ces colonnes, tua de village en village, on conta son histoire à Versailles, mais elle disparut de la mémoire collective, tandis que celle du Gévaudan, sut promouvoir l’imaginaire… Et le tourisme local !
Loup-Ange ou Fi-loup, Dieu garde la lune des loups ! Pitié pour les carnivores et prédateurs, sauce tartare ou grand veneur ! Les grand-mères racontent que bien après le dernier trophée de 1923, les loups rodaient encore la nuit. Elles racontent aussi que les loups eurent leurs meneurs un peu sorciers et leurs amoureux méconnus. Ainsi, Gontran de Bessé, en faisait-il venir de Sibérie pour son élevage au château de la Doubtière à Availles.
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Sources : Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest - Registres paroissiaux et série C66 des AD86 - Histoire et Mémoire du Loup en Charentes- Poitou- Vendée. F.Dumerchat -Sur les pas du loup. Jean-Marc Moriceau.
Ressources : Chasseurs et victimes de loups de la Vienne : répertoire nominatif et géographique sur le blog Lulu Archive.


vendredi 6 juin 2014

Ligugé solidaire en 1899 - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 06/06/2014

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

1899, Ligugé. Au village sans prétention, Adolphe Barge n’a pas mauvaise réputation ! Pensez-donc, ce père de sept enfants, maçon, bon catholique,  sait même lire et écrire !
Cependant, c’est alors qu’il travaille à la nouvelle voie ferrée du canton de Vivonne, que les brigadiers l’interpellent, le 27 juillet. La veille, Jean Rouault a rendu  l’âme.
Adolphe a 51 ans.  Le soir du 23 Juillet, c’était encore dimanche et tout le monde avait arrosé ça, Adolphe en conviendra volontiers. Dans la soirée, il est allé chercher une scie chez sa belle-mère. Au retour, route d’Iteuil, il croise Rouault qui travaille pour lui de temps en temps. L’homme est ivre,  titube, l’invective, le suit en lui réclamant son dû. Barge l’envoie cuver son vin et lui dit de ramener sa note. L’autre s’énerve, persuadé qu’il n’aura pas son compte de sitôt. Le ton monte jusqu’à  la porte des Barge. Adolphe dira avoir contenu sa colère, être rentré chez lui. « Fainéant ! » c’est le mot de trop prononcé par Rouault. Adolphe ressort, toise l’importun, l’attrape par les épaules et le pousse en arrière. Son geste exaspéré, est ce geste de trop, qui fait basculer tragiquement deux destins d’homme. Raoult, tombe lourdement, sa tête grisée, vient se fracasser au sol. Barge sidéré l’observe, l’alcool s’évapore, désormais c’est  la peur qui brouille son esprit. Persuadé de l’aboutissement de cette chute, il tourne les talons. Rouault perd connaissance, ramené chez lui par les voisins accourus, il meurt deux jours plus tard, l’autopsie révèle une fracture du crâne longue de 22 cm et une hémorragie massive ayant entrainé le décès, quelques ecchymoses signent l’altercation le long du trajet.
Confronté à deux témoins qui l’accablent, le père de famille maintient sa version des faits, il n’a pas poussé violemment Rouault, un enfant de trois ans aurait pu le faire tomber tant il était ivre
Le procureur, sans indulgence, l’inculpe, mais tout Ligugé le soutient. 166 signatures parviennent à la justice pour demander un non-lieu ! Au village sans prétention, personne ne voudrait le voir pendu ce père de famille qui n’a jamais eu de querelle avec personne ! Peine perdue. Adolphe sera jugé devant les Assises de Poitiers et en attendant il reste en prison.
Au village sans prétention, on s’alarme pour l’épouse éplorée, pour les enfants si nombreux, les braves gens mènent de nouveau pétition ! Cette fois 180 noms parviendront aux jurés de la Cour d’Assises ! Une démarche qui portera ses fruits !

Acquitté, Adolphe Barge, reviendra  au village. Sans prétention, il y poursuivra sa vie de labeur tout en préservant  sa bonne réputation. 

vendredi 9 mai 2014

La peste sévit à Poitiers - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 9/05/2014.

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

1631, c’était un temps où les ruelles pictaves regorgeaient d’immondices. C’était un temps où les latrines manquaient, où les seaux d’aisance se vidaient le matin aux fenêtres. C’était un temps où les ordures ménagères n’étaient l’affaire de personne.
1631, c’était le printemps des odeurs, dans Poitiers la Grande,  se côtoyaient hommes et bêtes, épluchures et déjections. Les  glycines et les lilas peinait à masquer le pullulement d’une vie microbienne grouillante sous les déchets, progressant dans un univers souterrain dont les rats étaient maitres, s’insinuant de maison en maison, polluant les couches de paille, déversant leur flot de puces, laissant une armée bactériologique invisible et invincible faire son œuvre, sournoise, déterminée,  menant inexorablement à la contamination des hommes.
1631, les ordures ménagères deviennent le problème de tous,  la peste est là. Les décharges s’organisent, les charretiers,  ancêtres de nos éboueurs, collectent, éloignent, pauvres Sisyphe d’une terre déjà  irresponsable dans une atmosphère irrespirable. Depuis le XVè siècle la peste était endémique et Poitiers avait maintes fois lutté. De l’autre côté du Clain, la cité avait son hôpital des champs dédié à la contagion, ses « sanitat » permettant d’isoler les malades. Estienne Thevenet, tentait les remèdes, venin de vipère, bave de crapaud, incision des bubons. A Buxerolles, au Logis de la Barre, les rescapés espéraient  guérir.
1631, la peste fleurit au printemps sur le terreau de la saleté, de la misère et de la crise économique. Qu’on se le dise, le prix de la contagion suivit dans tout le royaume celui du vin et du froment, il poussa le nanti à fuir avec ses biens vers une autarcie villageoise salutaire, vite et loin, le plus vite possible, loin de la ville putride où l’on enfermait les contaminés. L’exilé emportait dans sa fuite essoufflée, ce bacille que nul ne connaissait encore. 
1631, les registres paroissiaux racontent l’exil d’une épidémie… Parmi les 32 mentions de peste retrouvées, 20 occupent les années 1630 et 1631. La peste est au village ! A Cissé, le curé la nomme  «  l’année de la grande mortalité ».  A Craon on enterre les morts dans les jardins,  à Posay-le Joly, à Arcay, à Amberre, à Nouaillé-Maupertuis, on mentionne la contagion. A Thurageau, elle impose  son cimetière, à Montamisé, l’un après l’autre, les Joubert s’enterrent dans leur jardin. Le 7 juin,  ce sont les « corbeaux » de l’hôpital de Poitiers qui recouvrent le dernier.
1631, dans ce village du Poitou, la contagion est à son comble au printemps, un an après le premier cas signalé dans le registre, elle a tué 117 personnes, multipliant la mortalité par dix. A Poitiers, la ville décimée compte 10 000 morts, la moitié de sa population.
2014, dans un monde où  les bactéries résistent, où  la gale revient, où la crise économique gronde, le printemps pictave des glycines et des lilas peine à couvrir les effluves d’alarme des sacs poubelle. Les ordures ménagères seront-elles enfin, l’affaire de tous ?


mercredi 30 avril 2014

Le Poitou a tremblé - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 30/04/2014.

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Lorsque la terre tremble, les registres paroissiaux s’en souviennent. Au XVIIIème,  celle de Richter n’est pas encore en place, mais l’échelle des curés de la Vienne classe sans conteste,  l’épisode sismique de 1711 au plus haut.
Laissons la plume au curé de Verrue, chroniqueur de talent :
Le sixième jour d'octobre 1711 sur les huit heures du soir, il fit un tremblement de terre des plus rudes qui se soit fait sentir il y a longtemps dans ces provinces. Un quart d'heure après ce premier coup, lorsqu'on espérait en être entièrement délivré, il s'en fit sentir un second plus fort que le premier et dont la secousse ébranla bien des logis particulièrement à Loudun et à Moncontour de sorte que dans ces deux villes les habitants couchèrent cette nuit-là au bivouac et hors de leur maison personne n'osant y entrer. Ce qui augmentait leur consternation, c'est que presque pendant cette nuit-là, on entendit des bruits sourds comme des tonnerres lointains quelques-uns avec quelque petite trépidation sensible ce qui a duré le 7, le 8 et le 9e jour suivant. Le tremblement se fit sentir encore ce 9e jour à soleil couché deux fois dans l'espace d'une misère, à une heure après minuit et a quatre heures du matin du 10e jour. Il y a eu des églises endommagées, des cheminées renversées surtout dans Loudun ou le peuple a été pendant ces trois ou quatre jours dans une fort grande consternation dans des prières continuelles s'imaginant que ce soit la fin du monde.
A Ranton, le curé confirme l’intensité, la multiplicité des secousses, les édifices à terre et surtout toutes les cheminées ! L’hiver ne tardera pas, les réparations auront-elles le temps d’être entreprises avant les premiers froids ?
A Moncontour, tous ont fui leur maison et se sont réunis sur la place. Le sacristain Laurent, seul blessé mentionné dans les registres, mettra plus de deux mois à guérir.
1704 retient l’attention,  nous sommes à Vendeuvre et le clocher est à terre. Le curé détaille pour la postérité l’étendue des dégâts,  l’émissaire de l’évêque se déplace.  On en parle aussi à Bonnes. En 1708, sismologie comparative, la terre tremble à Andillé, mais bien moins que quatre ans plus tôt, le curé relativise !
1714, A Arçay, quelques mots griffonnés pour des secousses considérables en cette fin janvier !
La terre se calme-t-elle? Il faut attendre 1749, pour retrouver mentions de tremblement de terre associées à de violentes tempêtes. Comment alors distinguer ce qui vient de la terre de ce qui vient du ciel ?
Les sismologues d’aujourd’hui élèvent à 7,5 sur l’échelle de Richter l’épisode de 1711 dans le Loudunois. De mémoire d’homme, il s’agit de la plus forte secousse ressentie dans notre département.

Sources :
-Archives Départementales de la Vienne.




jeudi 10 avril 2014

Contestation électorale à Usson - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 10/04/2014.

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Elections, bâtons et cornemuse à Usson !
Le premier Germinal de l’an VI, on vote à Usson !
L’assemblée primaire, formée des citoyens « actifs » du canton, va élire parmi ses membres, ceux qui renouvelleront  un tiers du corps législatif composé du Conseil des Cinq-Cents et de celui des Anciens.
La campagne électorale fait rage dans notre petit coin du Poitou. An VI, 1798, Directoire, Ière République. Les émigrés sont revenus, le droit de vote modifié en 1795 est restreint à 30 000 propriétaires, on essaie d’oublier la Terreur et les Tribunaux révolutionnaires ont rendu l’âme. Pendant que Bonaparte bataille et gravit les échelons, la Première République ne sait pas encore qu’elle va faire place au Consulat.
A Usson, dans les jours qui précèdent le scrutin, des réunions discrètes, des diners s’organisent. On dirait que ça complote chez Vallée l’aubergiste ! Ce jour-là parait-il, on y a vu Hubert, Imbault et Largeau réunis avec une trentaine de personnes, la veille du vote ! On a entendu l’un d’eux  s’enflammer bien avant le dessert,  et réclamer «  que ceux qui n’ont pas de culotte sortent ! » On a bien compris que le groupe avait pour projet d’envoyer Vallée le Jeune, Largeau et Gorin en grands électeurs. Ces trois-là, et aucun autre !
A-t-on soudoyé les électeurs ? Il semble qu’on ait vu quelques billets circuler sous les tables…
Le premier Germinal, tous les chemins du canton mènent à Usson. On va voter à pied, et la route est longue. En guise de profession de foi, plus efficace que les mots, les militants offrent un p’tit verre d’eau de vie… Puis un autre, un peu plus loin. A l’assemblée primaire, tout le monde arrive en titubant.  Directoriaux, jacobins, royalistes autant que « douteux », mais on ne sait plus très bien qui penche à droite et qui à gauche !
 Cependant  certains ont remarqué ce groupe d’une trentaine de personnes, venant de St Secondin, avec à leur tête notre trio. Tous diront qu’ils sont entrés en masse, un bâton sur l’épaule et une cornemuse en tête de cortège.  Qui a bousculé Rouil ? Qui lui a dit « Je ne veux pas que tu votes ni même que tu parles ! ». Lui prétend que c’est Imbault et sa bande ! Qu’ils l’ont empêché de voter, chassé de l’assemblée et qu’ils ont acheté le suffrage des autres !
Rouil le sans-culotte craint pour ses arrières et dépose plainte. On admet bien des dérapages, le paiement de quelques écots, des réunions un peu houleuses, des élections un peu arrosées. Mais franchement, il n’y a pas de quoi en faire une affaire d’état. Thibaudeau, le président du Tribunal Criminel, acquitte notre trio. La loi du 22 Floréal de l’an VI est passée par là, invalidant les législatives, mais à Usson, le compte est bon !  

Source AD 86 – Série LSUPPL 404.

Illustration Wikipédia : La Salle des Cinq-Cents à St Cloud, par J. Sablet 

mardi 8 avril 2014

Itinéraire d'un ouragan ! Echo à Degrés de Parenté.



Dominique me donne ce matin l'opportunité d'illustrer par l'exemple mes cogitations du billet suivant qui répondra aux passionnantes réflexions de Brigitte.
Commençons donc par l'exemple.
Dominique a déniché une pépite. Un bel ouragan à Thouars en 1751. Elle nous raconte à sa manière, cette nuit particulière du 14 au 15 Mars qui vit aussi naitre le p'tit Pierre JOUBERT. J'aime quand Dominique raconte ses histoires, son style me touche.

Archive Insolite ? Vous avez dit Archive Insolite ? Dans ma p'tit tête depuis l'temps, j'ai une circonvolution rien que pour ça. J'adore ça. Je ne suis jamais allée à la messe, mais j'aurais fait une bonne paroissienne,  j'arrête pas de lire les curés du Poitou ! Ils me régalent.
Direction ma base d'archives insolites.
Catégorie : Ouragans
Date : 1751
Villages : Angliers et la Chapelle Moulière.
En route !
AD 86, Angliers, BMS 1749/1754 page 23/48

 Angliers, le curé raconte : 
La même nuit venant au dit jour depuis minuit jusqu'au matin 
il a fait un vent si violent et si terrible qu'il a fait trembler 
les personnes les plus hardies, a découvert et renversé un grand 
nombre de maisons, a arraché , renversé et ébranlé presque tous 
les ormes des avenues d'angliers, et aussi presque tous les autres 
arbres, noyers, fruitiers, et autres ; de sorte que l'on croyait que 
tout devait périr tout d'un coup. Le même malheur est arrivé 
dans les autres endroits. 
Cet ouragan était accompagné d'un tremblement de terre, de 
tonnerres et d'éclairs, joint à celà, une grande inondation d'eaux 
non pas pendant l'ouragan, mais avant, et après, et aussi la lune 
paraissait toute en feu. on a redressé une partie des noyers et des 
autres arbres fruitiers qui ont résisté en partie. 

A Angliers, c'est la p'tite Magdeleine, la fille de René CLERC et Magdeleine GAILLARD, qui est née en pleine tempête ! Baptisée en coup d'vent le même jour. 

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AD 86, La Chapelle Moulière, BMS 1740/1756 page 87/138

A la Chapelle-Moulière le curé raconte l'ouragan mais bien plus ! 
Au mois d'avril 1751 les habitants de la paroisse 
de Latillé tuèrent deux bêtes ressemblants à un 
loup qui mangeaient les hommes, elles furent 
conduites à l'intendance et on donnait six sols 
pour les voir. 
La nuit du 15 février il fit un vent et un 
ouragan si impétueux que tous les hommes les 
plus rassurés tremblaient, il renversa plusieurs 
maisons, et plusieurs arbres. 
depuis le jour de la toussaint 1750 jusqu'au jour 
de la pentecôte 1751 il tomba toujours de l'eau 
avec des vents et des orages continuels à peine 
sema-t-on les bleds. 
Le bled froment s'est vendu 34l le boisseau à la 
pentecôte mesure de chatellerault et l'autre bled à 
proportion. lavoine 12 l le boisseau. 
au mois de septembre 1751 le froment s'est vendu 
2 ? 8 à chatellerault. 
Monseigneur le duc de Bourgonne est né au mois 
de septembre 1751. 
Le second bateau de l'icotière a été mis sur la rivière 
le 13 9bre 1751. 
A la naissance de monseigneur le duc de bourgonne le roy 
a dotté en mariage douze filles dans toute les villes 
royales, et il leur a fait donné à chacune 300?? 
Ce fut monseigneur levêque de poitiers qui épousa 
les douze de poitiers dans leglise de la pierre levée 
repas fut fait à l'intendance au mois de novembre 1751. 
la dernière nuit du mois de 9bre il fit un grand vent 
avec de grands tonnairs tous les hommes tremblaient mais ils 
n'eurent point de mal. 
Le jubilé de l'année sainte commença au 
mois d'aout et se termina au dernier décembre 
en suivant. 
le dernier jour de l'année 1751 ont été plantés 
les noyers qui sont le long du grand chemin 
au bas de la vigne de la Cure et du cabinet. 
le même jour ont été plantés les noisetiers qui 
forment le cabinet dans la cour de la cure 
au mois d'octobre 1751 monsieur le duc de Richelieu 
maréchal de france fut exilé à son chateau de 
Richelieu. 
Dom Colme? a été nommé à l'abbaye royalle de 
montierneuf de poitiers au mois de novembre 1751. 
à la fin de l'année 1751, le bled froment vallait 
2 ?10 l . Beaucoup de pauvres et de volleurs. 
le cabinet qui est au bout de l'allée de la vigne 
de la cure a été fait et planté les buis 
et les noisetiers le dernier jour de l'année 1751. 

Concentrons-nous sur l'ouragan. Je soupçonne le curé d'étourderie. Il fait le bilan d'une sacrée année, le temps a sans doute brouillé les dates. 
Cet ouragan du 15 Février a eu lieu, à mon humble avis, le 15 Mars ! 
Impossible de le vérifier sur le second registre, il n'est pas mentionné. 
Pas de naissance ce jour-là. 
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Voilà, c'est tout et c'est déjà beaucoup. 
Il y a des matins chagrins, aquoibonistes, faiseurs de plaisantristes, et puis il y a des matins où le vent se lève et où je le laisse m'emmener où bon lui semble. 
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Dominique est une récidiviste, pendant le challengeAZ déjà, elle nous avait régalé sur le même ton avec le T ou avec le I, voire avec le F. 
Dominique !  A quand une petite base d'Archives Insolites, pour passer du conte à l'indexation et revenir au conte ? 
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A bientôt. 

vendredi 4 avril 2014

Céruse Mortelle - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 04/04/2014.

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Hygiène : un mot qui n’est pas encore au dictionnaire en ce XVIIIème siècle. Néanmoins, les règles de la toilette sont en évolution. La surmortalité infantile commence à poser des problèmes démographiques et nombreux sont ceux qui se chargent de porter la bonne parole. Les pratiques doivent évoluer, l’allaitement, les soins doivent progresser. Il y va de l’avenir de « l’humanité naissante » !
Le nourrisson n’est plus vu comme un être inférieur à peine digne d’intérêt, mais comme un homme en devenir, en construction. Rousseau est passé par là ! Tout naturellement, la presse régionale se charge d’être didactique. En prêchant la bonne pratique à la citadine qui lit, elle espère toucher la femme misérable du village qui l’écoute, changer les pratiques des campagnes où persistent inexorablement les habitudes ancestrales délétères. Ainsi en est-il de cette incroyable usage de la céruse à effet dessicatif sur les irritations des nourrissons et des enfants. La céruse comme pâte à langer de l’époque en quelque sorte.
Or la céruse, nous disent les Affiches, n’est rien d’autre que du plomb et les effets de ce métal lourd sont d’autant mieux connus qu’ils furent décrits dans la région deux siècles plus tôt, d’où l’appelation éponyme des coliques qu’ils provoquent ! Diarrhées, crampes, vomissements, troubles neurologiques, la sémiologie est vaste et grave chez les peintres et les doreurs ! On imagine  sans peine à quel point l’application de ce produit put produire de dégats chez les petits à peau si fragile !
Mais le XVIIIème siècle se méfie encore trop de l’eau, bannie de la toilette depuis les épisodes de peste. En effet, on craint à l’époque, la transmission des maladies  par les pores. Par conséquent, on nettoie en frottant avec un linge sec et on bouche les pores avec la céruse ! Mais jamais on ne lave l’enfant avec de l’eau, au mieux le fait-on quelquefois avec… du vin !

Emmaillotées, les petites mains de l’humanité naissante ne s’accrochent pas encore au sein de leurs mères, encaustiqués, saucissonnés, bras et jambes entravées par les langes, crânes déformés par les bandages, espérons que l’humanité naissante n’attende pas longtemps encore que la lecture du quotidien préféré de la fermière atteigne enfin le foyer où ils tentent miraculeusement de grandir dans une nature si hostile !  

jeudi 27 mars 2014

Pourquoi j'ai créé mes blogs de #généalogie ? Fête de l'internet.

C'est la fête de l'internet. 
Bof. 
On se demande s'il y a vraiment de quoi se réjouir...
 Internet, son monde impitoyable, addictif, procrastinateur, plaggieur, glouton, bavard et si souvent tarte, qui élève, en quelques secondes, la c...  à l'échelle planétaire. 
M'enfin...

Jouons l'jeu. 
Dans ce monde là, le blog est peut-être le meilleur du pire. 


Pourquoi j'ai créé mes blogs de généalogie ? 
Je fais de la généalogie depuis 2003. Plus de dix ans !
Saperlipopette ! 
Mais j'avais un blog de généalogie avant de faire de la généalogie.
 Ben oui !

 Enfin ce n'était pas un blog mais un forum. Le forum de la Godardière, créé au décours des premières cousinades. 


Ben oui ! 
J'ai fait des cousinades avant de faire de la généalogie ! Cousinades qui réunissent les descendants de Papi Cigare. C'est modeste certes, mais ça marche et ça se poursuit tous les ans depuis. 4 générations réunies à la dernière assemblée. Modeste : nous étions une trentaine, nous sommes presque une cinquantaine,



 chez moi, à Prinçay. 
Je suis fière de ça. J'y tiens. 
Le forum, (bidouillé par Guillaume mon n'veu), était fait pour garder le fil, d'une cousinade à l'autre. 
Garder l'fil pour garder l'sourire ! 
Garder le fil : entre les générations, entre ces cousins qui grandissaient et que nous n'emmenions plus faire 

de châteaux de sable 
et qui prenaient le large, loin sur cette planète qui est leur village. 


Garder l'fil : pour partager les photos d'aujourd'hui et d'hier.



Garde l'fil : pour se soutenir dans les coups durs. 


Garder l'fil : pour s'écrire des poèmes aux anniversaires. 


Garder l'fil : pour voir pleurer les vieux devant tant de poèmes d'anniversaire. 


Garder l'fil : pour commenter les photos anciennes. 


Les documents anciens...


Un jour Benoist (mon n'veu) a dit : 
On n'y comprend plus rien, il faut faire un arbre généalogique. 
Ben oui ! 
Saperlipopette ! C'est même pas moi qui ai eu l'idée de la généalogie ! 
Cest Benoist, mon n'veu ! 


C'était parti. Une feuille de papier, puis deux, puis une très, très grande feuille de papier, puis Ancestrologie et le forum, raconter, faire vivre ces découvertes, ces pages tournées de village en village, avant la mise en ligne des archives ! 
J'ai une famille formidable, j'ai eu plein d'encouragements autour de toutes mes découvertes. 
Petit à petit, je me suis sentie à l'étroit dans cet espace privé. Pas lâchée, comme certains ici ou là le disent, mais à l'étroit. 


J'ai ouvert Lulu Sorcière, ses p'tits délires, ses émotions, son JDD, ses lecteurs de la première heure ! 
Tout en surveillant le bourguignon, on a papoté, pleuré, rit, photographié, ralé...

Nous nous sommes tant aimés...


 Et moi j'ai de plus en plus archivé, enquêté....


Tant et si bien que j'ai fini par ouvrir Lulu Archive ! 


Et puis Lulu Matern'Elles,
 et puis Lulu Availles, et puis Lulu Cora et puis les p''tites bases de crimes et d'archives insolites.
  C'est comme ça, de temps en temps, je range. 
J'aime bien mettre la pagaille, et ensuite...

 Ranger. Trier. Archiver.

Je me suis fait un peu happer par le sujet, mais je dormais peu. 
J'ai un peu délaissé Lulu Sorcière, le blog du présent 


 Heureusement que les piliers du JDD sont là pour me rappeler à l'ordre, m'épauler ! 


Les filles et Tonton, à table ! 
C'est dimanche ! 

  
Le mal guérit par le mal, on dirait une potion du curé d'Angliers. 
C'est la généalogie descendante et les p'tites pousses qui courent dans mon jardin, qui me ramènent au présent, aux p'tits bonheurs. Ici un tricot, là un livre pour enfants, là une vieille comptine, là une recette de gâteau, et une envie de partager de nouveau, un peu plus de tout ça. 


 Et de temps en temps une petite histoire au détour d'un chemin, devant l'entrée d'un souterrain... Une petite main dans la mienne, libérée depuis belle lulurette de mes racines et de celles des autres, je retrouve, le fil conducteur de ma vie : 


le plaisir des mots, simplement. 

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Je dois, pour jouer le jeu jusqu'au bout,
 dédier ce billet à un blog de généalogie. 
Je n'ai pas besoin de chercher, 
c'est une évidence, 
je le dédie à Odile. 
Odile Vaunois, que je connais depuis 15 ans à travers la toile. 
Odile qui fut la première sur la toile à me lire, avant les blogs, avant facebook, avant les forums, sur les listes de discussion. 
Odile, unique rencontre de la toile, pour qui je fus Gloria avant Lulu. 
Odile qui dans cet anonymat sorcier, sut plus tard, bien plus tard,
me retrouver, rien qu'à mes mots. 
Des mots, comme une voix. 
Faut avoir l'oreille. 
Odile qui aime mêler le présent au passé.
Odile qui touche en peu de mots.
Odile que j'aime lire. 
Odile avec qui je partage tant de racines souterraines. 
Odile qui n'est jamais loin. 


Odile et notre temps des cerises, car finalement, plus souvent qu'on ne le croit,
 internet sait se faire fête.