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Lorsque la terre tremble, les registres paroissiaux s’en
souviennent. Au XVIIIème, celle de
Richter n’est pas encore en place, mais l’échelle des curés de la Vienne classe
sans conteste, l’épisode sismique de
1711 au plus haut.
Laissons la plume au curé de Verrue, chroniqueur de
talent :
Le sixième jour
d'octobre 1711 sur les huit heures du soir, il fit un tremblement de terre des
plus rudes qui se soit fait sentir il y a longtemps dans ces provinces. Un
quart d'heure après ce premier coup, lorsqu'on espérait en être entièrement
délivré, il s'en fit sentir un second plus fort que le premier et dont la
secousse ébranla bien des logis particulièrement à Loudun et à Moncontour de
sorte que dans ces deux villes les habitants couchèrent cette nuit-là au
bivouac et hors de leur maison personne n'osant y entrer. Ce qui augmentait
leur consternation, c'est que presque pendant cette nuit-là, on entendit des
bruits sourds comme des tonnerres lointains quelques-uns avec quelque petite
trépidation sensible ce qui a duré le 7, le 8 et le 9e jour suivant. Le
tremblement se fit sentir encore ce 9e jour à soleil couché deux fois dans
l'espace d'une misère, à une heure après minuit et a quatre heures du matin du
10e jour. Il y a eu des églises endommagées, des cheminées renversées surtout
dans Loudun ou le peuple a été pendant ces trois ou quatre jours dans une fort
grande consternation dans des prières continuelles s'imaginant que ce soit la
fin du monde.
A Ranton, le curé confirme l’intensité, la multiplicité des
secousses, les édifices à terre et surtout toutes les cheminées ! L’hiver
ne tardera pas, les réparations auront-elles le temps d’être entreprises avant
les premiers froids ?
A Moncontour, tous ont fui leur maison et se sont réunis sur
la place. Le sacristain Laurent, seul blessé mentionné dans les registres, mettra
plus de deux mois à guérir.
1704 retient l’attention, nous sommes à Vendeuvre et le clocher est à
terre. Le curé détaille pour la postérité l’étendue des dégâts, l’émissaire de l’évêque se déplace. On en parle aussi à Bonnes. En 1708, sismologie
comparative, la terre tremble à Andillé, mais bien moins que quatre ans plus
tôt, le curé relativise !
1714, A Arçay, quelques mots griffonnés pour des secousses
considérables en cette fin janvier !
La terre se calme-t-elle? Il faut attendre 1749, pour
retrouver mentions de tremblement de terre associées à de violentes tempêtes. Comment
alors distinguer ce qui vient de la terre de ce qui vient du ciel ?
Les sismologues d’aujourd’hui élèvent à 7,5 sur l’échelle de
Richter l’épisode de 1711 dans le Loudunois. De mémoire d’homme, il s’agit de
la plus forte secousse ressentie dans notre département.
Sources :
-Archives Départementales de la
Vienne.
- Poitou-Charentes Développement
durable : http://www.poitou-charentes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/seisme_Vienne_cle0f93c1.pdf
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