mercredi 18 juin 2014

Sur les traces des loups - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 18/06/2014.

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

Loup-ange ou Fi-loup ?
Depuis lundi, les lecteurs de Centre Presse louvoient ! Entre chien et loup, la lecture de leur quotidien aiguise leur appétit. Prédateur ou victime?
Le loup ? Les curés d’antan, l’ont  accusé. Des doutes aux certitudes. Qui  est cette « beste » cet « animal féroce » qui s’attaque aux troupeaux et aux bergers ? « Un loup c’est bien un loup » !
Le loup ? Il dévora par ici une vieille femme à Sanxay, il blessa par-là deux enfants à Leugny . Qui fut le dernier homme tué par un loup dans la Vienne ?  Sur la foi inébranlable des curés, en tournant patiemment les pages des registres pendant près de deux siècles, nous comptons dix-sept victimes humaines. Souvent des enfants. Seuls au milieu du troupeau. La première victime nommée fut Jean BAILLARGEAU de Doussay (1680), la dernière Jean FRADET de Benassay (1751). En Aout 1816, le préfet de la Vienne ordonne des battues à la suite du décès d’un enfant non nommé, mort à Chiré-en-Montreuil  «  emporté par une louve qui a des petits et dont on a reconnu la trace ». L’état civil mentionne le décès de Jacques FAVREAU , 5 ans, en juillet de cette année-là.
Le loup ? Face à lui, la meute des hommes eut ses chefs et ses lois. Centre Presse mit à l’honneur, lundi, deux des plus grands chasseurs de loups de la Vienne. Mais il y en eut de nombreux plus modestes ! Chaperons rouges ou bergers méfiants du Poitou, promenez-vous dans les archives,  venez  tirer la chevillette de la série C66 et visiter vos aïeux ! Vous saurez alors si coule dans vos veines,  du sang de chasseur de loups ! Le répertoire des lieux et des patronymes offre au collectionneur de racines de quoi satisfaire sa faim !
Ne faisons pas le loup plus grand qu’il n’est et comparons les chiffres. Coté victimes humaines, une petite vingtaine de témoignages en deux siècles de registres pour la Vienne. Coté chasseurs amateurs, un tableau d’une autre envergure : il fut tué en quatorze ans, 5247 trophées dans la Généralité de Poitiers (Région Poitou Charentes de l’époque) dont la moitié environ dans la Vienne.
Le Poitou cultive mal ses légendes. La « beste » de Latillé, racontée dans ces colonnes, tua de village en village, on conta son histoire à Versailles, mais elle disparut de la mémoire collective, tandis que celle du Gévaudan, sut promouvoir l’imaginaire… Et le tourisme local !
Loup-Ange ou Fi-loup, Dieu garde la lune des loups ! Pitié pour les carnivores et prédateurs, sauce tartare ou grand veneur ! Les grand-mères racontent que bien après le dernier trophée de 1923, les loups rodaient encore la nuit. Elles racontent aussi que les loups eurent leurs meneurs un peu sorciers et leurs amoureux méconnus. Ainsi, Gontran de Bessé, en faisait-il venir de Sibérie pour son élevage au château de la Doubtière à Availles.
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Sources : Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest - Registres paroissiaux et série C66 des AD86 - Histoire et Mémoire du Loup en Charentes- Poitou- Vendée. F.Dumerchat -Sur les pas du loup. Jean-Marc Moriceau.
Ressources : Chasseurs et victimes de loups de la Vienne : répertoire nominatif et géographique sur le blog Lulu Archive.